Prolongation de l'exposition de Christophe Airaud - Faire avec Peu jusqu'au 2 mars 2024 inclus.

Stairway to the light "couleur"

Tout ce que j’apprends, tout ce que je comprends du monde, tout ce que j'aime, vient des images
et du son, de la musique. C’est aussi par l’image et la musique que je tente de m’exprimer.
Principalement la musique, mais je ne sais jouer d’aucun instrument. J’ai grandi en écoutant des
disques tout en regardant les photos des pochettes. Depuis, quand j’entends de la musique, je
vois ces images carrées. Quand je vois ces images, ce sont les sons que j’entends. J’ai développé
une sorte de synesthésie, ce phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont
associés, sont confondus. Ainsi, je fais des images comme je ferais de la musique. J’y vois des
sons, les deux sont indissociables. Il n’est pas innocent que mon format privilégié soit le carré, le
format des disques.
En photo, comme en musique (en tout cas celle que j’aime, principalement le rock), l’instrument a
peu d’importance. On peut créer un refrain inoubliable sur une vieille guitare sans valeur ou un
piano mal accordé. De même, l’émotion ressentie devant une photo ne dépend pas toujours du
nombre de pixels. Je préfère, en musique comme en photo, une fausse note dans un bon morceau
plutôt qu’une perfection sans relief. Plutôt que de suivre une partition, je préfère improviser.
Une partie des photos exposées ont été prises avant, pendant ou après un concert. Ces escaliers
vers la lumière sont probablement aussi le fruit de cette même synesthésie. Ils sont le temps
suspendu au moment où l’on rentre dans une salle de concert, ou l’on devine derrière la porte les
lumières des projecteurs, le moment où les images et le son se rejoignent.