Prolongation de l'exposition de Christophe Airaud - Faire avec Peu jusqu'au 2 mars 2024 inclus.

CUBA²

Comment ne pas photographier Cuba ? A chaque instant, chaque lieu, l’oeil est séduit
attiré, par les couleurs, les contrastes, le mouvement. Mais justement, c’est la raison pour
laquelle Cuba est Ultraphotographiée, bombardée, flashée, pixellisée, à n’en plus finir. Arrivé sur place, j’ai
hésité à en saisir les couleurs, conscient du risque de redondance, de rajouter quelques dizaines de photos de voitures américaines colorées et de chapeaux de paille aux millions déjà existantes. Pourtant, enivré du son du Boléro, de la Salsa, des Mambo et du Son, baigné de la lumière orange des vieilles pierres du bleu profond du crépuscule, mais aussi de quelques verres de Canchancharra, j’ai cédé à l’envie de faire partie de ceux qui immortalisent cette Caraïbe des années 50, suspendue dans le temps et l’espace, repeinte de couleurs vives, façades criantes qui maquillent une vie quotidienne bien plus sombre. Paradoxalement c’est après, en rentrant et en éditant les photos, en n’étant plus soumis aux difficultés quotidiennes d’un voyage qui fut chaotique, qu’est venue l’Admiration pour la résilience des Cubains et leur volonté farouche de mettre comme ils le peuvent en valeur leur patrimoine, de tout faire pour que, que malgré tout, les façades soient belles, les pierres propres, la musique entraînante et les verres enivrants. ²et au carré car l’absence de sens permet parfois d’en donner.
Daniel Karila-Cohen